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Aubin Louis Millin de Grandmaison

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Aubin Louis Millin de Grandmaison, dit Eleuthérophile Millin né le à Paris et mort le [1] à Paris, est un naturaliste et bibliothécaire français, érudit dans plusieurs domaines, notamment l'archéologie et l'histoire de l'art médiéval et classique.

Portrait d'Aubin-Louis Millin par Jacques Marie Noël Frémy vers 1817 (musée Champollion, Vif).

Aubin Louis Millin de Grandmaison est né dans une famille d'ancienne bourgeoisie originaire du Nivernais. Elle a occupé, dès le XVIIe siècle, des charges de judicature, au grenier à sel et au bailliage[2].

Le 9 décembre 1790, Aubin Louis Millin présente à l'Assemblée constituante son travail intitulé Antiquités Nationales ou recueil de monuments, pour servir à l’Histoire générale et particulière de l’Empire François, tels que tombeaux, inscriptions, statues, vitraux, fresques, etc. ; tirés des abbaïes, monastères, châteaux et autres lieux devenus domaines nationaux. Il est le premier à parler, dans un lieu officiel, de « monument historique » à l'occasion de la démolition de la Bastille.

Millin est emprisonné en 1793 en raison de son hostilité aux Jacobins et de ses articles dans la Chronique de Paris. Libéré après un an de prison, il vient enseigner l'archéologie à la Bibliothèque nationale, à Paris ; il y devient conservateur-professeur du département des antiquités, et, en 1799-1800, président du Conservatoire de cette institution.

Il fonde en 1787 avec Pierre Marie Auguste Broussonet (1761-1807) et Louis-Augustin Bosc d'Antic (1759-1828) la Société linnéenne de Paris. Son livre Éléments d’Histoire naturelle (1794) fait partie du corpus des Écoles centrales. Il est directeur en 1795 du Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts. Successeur de l'abbé Barthélemy au Cabinet des médailles le 22 prairial an III (10 juin 1795) en qualité de conservateur-professeur, il est élu secrétaire du Conservatoire le 27 octobre 1795, puis président le 26 vendémiaire an VIII[3].

Il est également connu pour avoir écrit beaucoup d'articles sur les vases grecs. En 1806, il publie le Dictionnaire des Beaux-Arts relatant l'esthétisme européen. Il effectue deux longs voyages, le premier en 1804-1806, dans le Midi, le second en Italie, de 1811 à 1813. Il en tire un Voyage dans le Midi de la France en quatre volumes et un atlas, puis un Voyage en Savoie et Piémont publié en 1816.

Il participe à d'autres revues scientifiques et est membre d'une infinité de sociétés savantes. Millin traduit également de nombreux récits de voyages, des ouvrages comme deux dissertations de Carl von Linné (1707-1778) (pour le compte de la Société philomathique de Paris) et comme celui de Johan Christian Fabricius (1745-1808). Il entretient une importante correspondance avec l'archéologue allemand Karl August Böttiger.

En 1817, il fonde les Annales encyclopédiques, en reprenant le Magasin encyclopédique fondé en 1792 par Marie-François Drouhin (voir "Revue encyclopédique").

Aubin Louis Millin de Grandmaison est mort le 14 avril 1818. Il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise (55e division)[4].

  • [1790] Antiquités nationales ou Recueil de monumens pour servir à l'histoire générale et particulière de l'empire françois, tels que tombeaux, inscriptions, statues... : tirés des abbayes, monastères, châteaux et autres lieux devenus domaines nationaux, t. I, Paris, éd. Marie-François Drouhin, , 542 p., sur archives.org (lire en ligne), ou sur gallica.
    • [1791] Antiquités nationales…, t. II, Paris, éd. Marie-François Drouhin, , 497 p., sur archives.org (lire en ligne), ou sur Gallica.
    • [1791] Antiquités nationales…, t. III, Paris, éd. Marie-François Drouhin, , 549 p., sur archives.org (lire en ligne), ou surGallica.
    • [1792] Antiquités nationales…, t. IV, Paris, éd. Marie-François Drouhin, , 507 p., sur archives.org (lire en ligne), ou sur Gallica.
    • [1798-1799] Antiquités nationales…, t. V, Paris, éd. Marie-François Drouhin (an VII), 1798-1799, 529 p., sur archives.org (lire en ligne), ou sur Gallica.
  • [1793-1794] Annuaire du républicain ou légende physico-économique : avec l'explication des trois cents soixante-douze noms imposés aux mois et aux jours..., M. F. Drouhin, , 2e éd. (1re éd. 1793), 360 p., sur Google Livres (lire en ligne), ou sur Gallica.
  • [1802] Monumens antiques, inedits ou nouvellement expliques, t. I, Paris, Didot jeune, 1802-1806, 428 p., sur archive.org (lire en ligne), ou lire sur Google Livres.
    • [1806] Monumens antiques, inedits ou nouvellement expliques, t. II, Paris, Didot jeune, 1802-1806, 385 p., sur archive.org (lire en ligne), ou lire sur Google Livres.
  • [1807] Voyage dans les départemens du Midi de la France, t. I, Paris, éd. Tourneisen, , sur archive.org (lire en ligne).
    • [1807] Voyage dans les départemens du Midi de la France, t. II, Paris, éd. Tourneisen, , sur archive.org (lire en ligne).
    • [1808] Voyage dans les départemens du Midi de la France, t. III, Paris, éd. Tourneisen, , sur archive.org (lire en ligne).
    • [1809] Voyage dans les départemens du Midi de la France, t. IV, Paris, éd. Tourneisen, , sur archive.org (lire en ligne).
  • [1808] Excursion au Mont-Auxois et au château de Bussy, , (+ 2 pl.) 21
  • [1808] Comparaison des hippocentaures et des taurocatapsies de la Thessalie avec les bouviers et les ferrades de la Camargue, Paris, J. B. Sajou, , 14 p., sur books.google.fr (lire en ligne).
  • [1811] Galerie mythologique, recueil de monuments pour servir à l'étude de la mythologie, de l'histoire de l'art, de l'antiquité figurée et du langage allégorique des anciens, t. I, Paris, Soyer, , (+ 190 pl.) 211, sur archive.org (lire en ligne).
    • [1811] Galerie mythologique, recueil de monuments…, t. II, Paris, Soyer, , (+ 190 pl.) 290, sur archive.org (lire en ligne).
  • [1813] Description des tombeaux qui ont été découverts à Pompeï dans l'année 1812, Naples, Imprimerie Royale, , 100 p., sur books.google.fr (lire en ligne).
  • [1814] Extrait de quelques lettres adressées à la classe de la littérature ancienne de l’Institut impérial par A.-L. Millin pendant son voyage d’Italie (extrait du Magasin encyclopédique de mars 1814), Paris, impr. de J.-B. Sajou, , 75 p., sur archive.org (lire en ligne).
  • [1816] Voyage en Savoie, en Piémont, à Nice et à Gênes, t. I, Paris, Wassermann, , sur archive.org (lire en ligne).
    • [1816] Voyage en Savoie, en Piémont, à Nice et à Gênes, t. II, Paris, Wassermann, , sur archive.org (lire en ligne).
  • [1817] Voyage dans le Milanais, à Plaisance, Parme, Modène, Mantoue, Crémone, et dans plusieurs autres villes de l'ancienne Lombardie, t. I, Paris, Wassermann, , sur archive.org (lire en ligne).
    • [1817] Voyage dans le Milanais…, t. II, Paris, Wassermann, , sur archive.org (lire en ligne).
  • [1817] Pierres gravées inédites tirées des plus célèbres cabinets de l'Europe, publiées et expliquées par A. L. Millin, t. I, Paris, Bureau des annales encyclopédiques, , 144 p., sur archive.org (lire en ligne).
  • [1806] Histoire métallique de la Révolution française, ou description des médailles et des monnaies frappées en France depuis la convocation des États-Généraux en 1789 jusqu'à la première campagne du général Bonaparte en Italie en 1796 (mentionné dans la préface de Histoire métallique de Napoléon ou recueil des médailles et des monnaies… par James V. Millingen), .
  • [Millin et Millingen 1819] Histoire métallique de Napoléon, ou Recueil des médailles et des monnaies qui ont été frappées depuis la première campagne de l'armée d'Italie jusqu'à son abdication en 1815, Adolphe Delahays, sur books.google.fr (lire en ligne).
  • Abrégé des antiquités nationales ou Recueil de monuments pour servir à l'histoire de France, 1837.

Distinction

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  • Par décret du 25 avril 1806, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, non sans avoir dû réclamer cette distinction avec force mots auprès du Premier Consul, déjà dès le 24 décembre 1803[5].

Notes et références

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  1. « Aubin Louis Millin (1759-1818) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, éd. Sedopols, 2012, p.575
  3. Aubin Louis Eleuthérophile Millin de Grandmaison [lire en ligne]
  4. François-Marie Marchant de Beaumont, Vues pittoresques, historiques et morales du Cimetière du P. La Chaise, vol. I, (lire en ligne), p. 421
  5. « Notice LH de Millin ».

Bibliographie

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  • Dictionnaire des Beaux-Arts, 1806 (en ligne).
  • Voyage dans les départements du midi de la France, plusieurs tomes, Paris, Imprimerie nationale, 1807-1811.
  • Bon-Joseph Dacier, Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Millin, par M. Dacier, secrétaire perpétuel de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres. Séance publique du 27 juillet 1821, Paris, 1821.
  • Françoise Arquié-Bruley, « Au Cabinet des estampes, dessins exécutés en Italie de 1811 à 1813 pour Aubin Louis Millin », Revue de la Bibliothèque Nationale 15, 1985, p. 24-43.
  • Thierry Sarmant, Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale 1661-1848, Paris, Mémoires et documents de l'École des Chartes, 1994, p. 237–242.
  • Philippe Gardy, «Entre statistique et 'beauté du mourant' : Aubin-Louis Millin inventeur de la littérature occitane?», dans Lengas revue de sociolinguistique, no 41, 1997, p. 147-165.
  • Geneviève Espagne, Bénédicte Savoy (éd.), Aubin Louis Millin et l'Allemagne. Le Magasin encyclopédique - Les lettres à Karl August Böttiger., Série Europaea Memoria. Studien und Texte zur Geschichte der europäischen Ideen 41, Hildesheim, Georg Olms Verlag - Weidmannsche Verlagsbuchhandlung, 2005 (ISBN 3-487-12871-3).
  • Gennaro Toscano, «L’enseignement d’Aubin-Louis Millin (1759-1818) : l’histoire de la restauration des peintures», dans Patrimoines. Revue de l’Institut national du patrimoine, 4, 2008, p. 28-39.
  • Gennaro Toscano, «Le Moyen Âge retrouvé. Millin et Ingres à la découverte de Naples angevine», dans Ingres, un homme à part ? Entre carrière et mythe, la fabrique du personnage, colloque international sous la direction de C. Barbillon, P. Durey et U. Fleckner, Paris, École du Louvre, Académie de France à Rome, 25-28 avril 2006, Paris, École du Louvre, 2009, p. 275-310.
  • Françoise Choay (introduction et sélection des extraits), « Aubin Louis Millin (1759-18181) », dans Françoise Choay, Le patrimoine en questions : Anthologie pour un combat, Paris, Éditions du Seuil, coll. « La couleur des idées », (ISBN 978-2-02-100494-6, présentation en ligne), p. 77-83
  • Gennaro Toscano, «Aubin Louis Millin, Filippo Marsigli e la riscoperta di Leonardo da Besozzo», dans A. Delle Foglie, La cappella Caracciolo del Sole a San Giovanni a Carbonara, Milan, Jaca Book, 2011, p. XVII-XXIV.
  • Voyages et conscience patrimoniale. Aubin Louis-Millin (1759-1818) entre France et Italie, actes du colloque sous la direction d’Anna Maria D’Achille, Antonio Iacobini, Monica Preti-Hamard, Marina Righetti et Gennaro Toscano, Paris, Institut national du patrimoine, 27-28 novembre 2008 et Rome, la Sapienza Universita di Roma, 12-13 décembre 2008, Rome, Campisano Editore, 2012.
  • Anna Maria D'Achille, Antonio Iacobini, Gennaro Toscano,Il viaggio disegnato. Aubin Louis Millin nell'Italia di Napoleone 1811-1813, Rome, Campisano editore, 2012.
  • Gennaro Toscano, « Mai 1812 : Aubin Louis Millin et Franz Ludwig Catel à Paestum », dans Album amicorum. Œuvres choisies pour Arnaud brejon de Lavergnée, Paris, 2012, p. 182-183.
  • Cecilia Hurley, Monuments for the people : Aubin Louis Millin’s Antiquités nationales (collection Théorie de l’art / Art Theory – 1400-1800), Brepols éd., Turnhout, Belgique (ISBN 978-2-503-53682-8).
  • Anna Maria D'Achille, Antonio Iacobini, Gennaro Toscano, Le voyage en Italie d'Aubin Louis Millin 1811-1813. Un archéologue dans l'Italie napoléonienne, Paris, Gourcuff Gradenigo, 2014.

Article connexe

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